Suite au billet de Francis Boulard sur son blog, j'ai visionné la vidéo ou Patrick Baudoin explique son point de vue sur les agréments des AOC et . Il a crée en 2005 avec Marc Parcé, le groupement Sève.
Leur approche se résume ainsi: obtenir la refondation des AOC afin d’aboutir à des vins originaux et authentiques priorisant la qualité, l’originalité, le respect de l’environnement, l’agriculture durable et solidaire et le respect du consommateur. Une telle mission peut paraître suicidaire pour certains ou monumentale pour d’autres. Elle est cependant bâtie sur des idéaux d’une actualité brûlante et que de plus en plus de professionnels du monde du vin défendent.
Je suis 100 % d'accord quand il affirme que personne n'a à dire quel gout doit avoir le vin...
Exemple: on ne peux pas exiger que TOUS les Beaujolais aient le gout de banane! Tout le monde n'aime pas la banane! Et en plus, cela ne correspond pas à la réalité humaine et la réalité économique...
En effet, combien de vins ont déjà été refusé à la dégustation de l'agrément parce qu'ils ne correspondaient pas à "ce qu'on voulait que l'appellation ressemble" ? et pourtant, ces vins avaient un acheteur qui lui même avait gouté le vin et qui l'avait choisi peut être pour son originalité et sa personnalité...
Un jour, je discutais avec un vigneron(bio !) du Sud de la France qui me disait avoir participé à ces dégustations de l'agrément. Ces collègues avaient refusé un vin pour cette raison: "gout de raisin"...Est-ce vrai? je ne sais pas...Mais ça laisse à réfléchir: trop de raisins tueraient le vin !
Arrêtons de croire au gout unique, au marché unique...C'est un gros travail qui s'annonce dans l'industrie agroalimentaire en général...
Certes, il est indispensable de refuser un vin qui a un réel mauvais gout de moisi ou de piqué ( pour ne citer que ces 2 là!)... À ce moment là, il est peut être nécessaire de faire des contrôles en amont pour comprendre pourquoi ce vin en est arrivé là. Et il serait peut être plus intéressant de faire un travail d'information et de formation plutôt qu'un travail uniquement de répression. Évidemment, c'est plus long, surement plus cher et dans la politique actuelle où on cherche à faire diminuer les surfaces de vignes: pas très efficace !...Après quelques refus à l'agrément, le producteur se décourage , abandonne son exploitation et arrache ses vignes: et hop: un de moins !